« D’après les prévisions du GIEC, le changement climatique va impliquer d’ici la fin du siècle un déplacement du climat de 600 à 800 m vers le haut dans les Alpes (et 600 km vers le Nord). Cette vitesse s’avère trop rapide pour permettre une colonisation naturelle des espèces à graines lourdes telles que les chênes. Inspiré d’essais de forestiers allemands, il a été mis en place au sein de l’ONF Isère une expérimentation originale en forêt de montagne qui met à contribution les geais. Le but de cette initiative est de renforcer la résilience des peuplements forestiers en améliorant leur biodiversité grâce à une migration assistée des espèces forestières. Il s’agit de mettre à disposition sur des tables à fruits des glands soigneusement sélectionnés, afin que les geais principaux disséminateurs des chênes se chargent de les disperser dans la forêt. Partant du constat que cet oiseau est capable de transporter jusqu’à 6000 glands à l’automne pour les enfouir afin d’effectuer des réserves, certains seront ensuite oubliés et pourront donner naissance à de jeunes arbres. Les premiers essais ont démarré en 2022. Les vidéos captées grâce aux pièges photo installés à proximité de certaines tables ont confirmé l’intérêt du geai pour ce dispositif : la plupart des tables ont été vidées en quelques jours. En 2024, le dispositif s’est étoffé, 25 tables sont installées réparties sur différentes forêts publiques des massifs de Belledonne, Chartreuse, Vercors, Oisans, Trièves ; Chambaran. L’action s’est un premier temps concentré sur le chêne sessile, mais nous avons aussi utilisé des noix et des châtaignes. Le dispositif se prête également à la dispersion du chêne pubescent et du chêne vert. Il conviendra dans les prochaines années de suivre l’installation de ces espèces forestières disséminées par notre allié dans les parcelles à proximité des tables. »
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