Généticien à l’INRAE de Cestas, Alexis Ducousso revient, à la demande du CNPF, sur un sujet d’étude qu’il connait bien : la reconquête des chênes en Europe à la suite de la dernière glaciation (-13 000 ans).
A cette époque, seul le sud de l’Espagne, de l’Italie et de la Turquie avait conservé quelques peuplements de chênes. La lente remontée des températures en Europe a permis à cette essence de remonter vers le nord à des vitesses assez importantes : en 7 000 ans, les chênes avaient recolonisé l’ensemble de l’Europe.
Il apparait dans cette histoire le rôle disséminateur crucial du geai des chênes mais aussi des phénomènes de migration à très longue distance non encore élucidés. L’appétence particulière du geai pour les glands de chêne pédonculé (essence pionnière) n’est pas étrangère à la colonisation de nouveaux espaces par le chêne.
C’est l’occasion pour Alexis Ducousso de rappeler qu’une très grande majorité d’essences de chênes européens sont thermophiles et sont autant de sources d’inspiration pour les forestiers dans leur réflexion à propos de la migration assistée face au changement climatique.